Le plagiat : Qu’en est –il ?

Ces dernier temps l’on a constaté que des affaires de plagiats ont défrayé la chronique, parmi les plus récentes on peut citer la démission d’un ministre du gouvernement d’Angela Merkel qui a jeté éponge lorsqu’on a appris qu’il avait plagié sa thèse de doctorat. La biographie écrite par le journaliste Patrick Poivre d’Arvord taxée de plagiat reste au cœur de la polémique. Il est savoir que le plagiat ne touche pas seulement le monde littéraire, ce phénomène est aussi présent dans le monde de la musique, de la penture entre autres n’échappent pas à cette tentation.
Alors que veut dire PLAGIAT ?

Le Petit Robert définit le plagiat comme une copie, un emprunt ou une imitation, c’est donc un vol littéraire. De ce point de vue il est tout à fait l’opposé de la création. Diderot qualifiera d’ailleurs le plagiat comme étant « le délit le plus grave qui puisse se trouver dans la République des Lettres ».

Le plagiat prend en droit le nom de contrefaçon. Renouard, en effet, dans son Traité des droits d’auteur dans la littérature, les sciences et les arts (1838), précise que ” le plagiat, tout répréhensible qu’il soit, ne tombe pas sous le coup de la loi, il ne motive légalement aucune action judiciaire que s’il devient assez grave pour changer de nom et encourir celui de contrefaçon. ” Notons au passage que l’évolution des techniques de l’information et de la communication a énormément facilité les gens à se livrer à cette pratique.

Lorsqu’on s’inspire du travail d’un autre et qu’on omet délibérément ou par oubli de citer la source de cette information, on devient plagiaire. La meilleure façon de s’affranchir d’une accusation de plagiaire est de citer systématiquement les sources sur lesquelles son travail est fondé, ce qui est obligatoire quand on s’appuie sur le droit de citation
Etant au centre du débat sur le processus de création littéraire, la question du plagiat divise. D’aucuns soutiennent la libre utilisation des écrits d’autrui, d’autres par contre militent pour le respect strict des droits d’auteurs.

En matière de propriété littéraire, le droit français est considéré comme particulièrement protecteur. Mais certains principes libéraux viennent sérieusement limiter la portée de cette citation. En effet, la loi distingue la forme et le fond, elle exclut donc les idées du champ de la protection. En pratique, on se rend compte qu’il est souvent difficile de reconnaître la frontière entre l’idée, non protégeable, et sa mise en forme qui l’est. L’agencement des idées, à savoir la composition, et leur expression sont seuls protégés.

De plus, la contrefaçon doit être appréciée d’après les ressemblances et non d’après les différences. Toutefois ce principe contraignant, est fréquemment contourné. Selon Pierre-Yves Gautier dans la Propriété littéraire et artistique (PUF) : « La contrefaçon s’apprécie d’abord par le groupement et l’addition des points de ressemblances, après quoi, l’on passera aux différences ; si celles-ci ne détruisent pas l’impression d’ensemble de démarquage, la condamnation s’en suivra. Mais si elles renversent au contraire la première impression et établissent que les éléments caractéristiques de la seconde œuvre lui sont effectivement propres, le débouté ou la relaxe sera prononcé »
Comme on peut aisément le constater, les points de vue se nuancent à l’infini, selon le contexte historique et la personnalité de chaque auteur. Enfin un conseil : Si vous êtes sûr de l’honnêteté et de l’authenticité de votre travail, portez la mention suivante sur la deuxième page de votre rapport :
« J’atteste que ce travail est personnel, cite systématiquement toute source utilisée entre guillemets, et ne comporte pas de plagiat »
Rufin HODJAR (artiste musicien)
(c) Mai 2011